Intégrer dans sa pratique le traitement accéléré des partenaires (TAP)

En 2018, le Collège des médecins du Québec (CMQ) et l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) ont diffusé une position commune intérimaire concernant le traitement accéléré des partenaires (TAP). Les travaux ayant été réalisés et complétés depuis ce temps, des balises et des orientations sur le TAP dans votre pratique vous sont présentées.
Rappel sur le TAP
Le TAP est une intervention complémentaire à l’intervention préventive auprès des personnes vivant avec une infection transmissible sexuellement (ITS) et auprès de leurs partenaires.
Il s’agit d’une prescription de traitement épidémiologique accompagnée de documentation écrite, remise à une personne atteinte, afin de les transmettre à son ou ses partenaires. Ceux-ci pourront alors être traités sans être évalués par un médecin ou une infirmière.
L’approche préconisée au Québec consiste à offrir à la personne atteinte un soutien pour qu’elle avise ses partenaires et les incite à consulter pour une évaluation clinique incluant dépistage et traitement épidémiologique. Le soutien d’un professionnel de santé publique est offert pour les partenaires que la personne atteinte ne se sent pas en mesure d’aviser.
Le TAP sera envisagé seulement lorsqu’il est peu probable que le partenaire consulte une infirmière ou un médecin.
Mesure d’exception
Comme le TAP ne permet pas au partenaire de recevoir les meilleurs soins préventifs, cette option requiert une analyse judicieuse des avantages et inconvénients selon le type d’infection en cause, la nature du traitement recommandé et les caractéristiques connues du partenaire (ex. : femme enceinte).
Le TAP doit donc demeurer une mesure d’exception.
Rédaction de l’ordonnance
- Si le nom du partenaire est connu, l’ordonnance doit être rédigée selon le Règlement sur les normes relatives aux ordonnances faites par un médecin.
- Si le nom du partenaire est inconnu, il est possible de remplir la section réservée au clinicien (médecin et infirmière) qui se trouve au verso de la carte de notification chlamydia/gonorrhée destinée au partenaire. Le pharmacien pourra alors, sur présentation de cette carte remplie, lui fournir des conseils adaptés et lui prescrire la thérapie médicamenteuse appropriée.
À retenir
- Lorsque la personne atteinte de Ct ou Ng estime que son ou sa partenaire n'ira vraisemblablement pas consulter, le TAP peut être offert pour permettre que le partenaire puisse être traité sans avoir vu de médecin ou d’infirmière.
- Lorsqu'elles détectent une Ct ou une Ng, les infirmières doivent soutenir la personne atteinte pour qu'elle avise ses partenaires afin qu'ils consultent pour dépistage et traitement épidémiologique.
- La meilleure option est que ces partenaires consultent un médecin ou une infirmière pour recevoir l'ensemble des interventions préventives (évaluation clinique, dépistage des ITSS, traitement épidémiologique, vaccination au besoin, counseling préventif, etc.) recommandées dans leur situation.
Documentation
Outils pour les professionnels | |
Code RAMQ (programme de gratuité pour le traitement des ITS) | Code TAP (traitement d’un partenaire non évalué par le prescripteur) : Code M Se différencie du code L : traitement d’un partenaire évalué par le prescripteur Permet au pharmacien d’offrir une intervention adaptée à la situation |
Aide-mémoire pour les cliniciens (médecins et infirmières) | Rappelle les conditions requises, les exclusions, les avantages et les inconvénients de cette approche Apporte certaines précisions sur la rédaction de l’ordonnance et la note à verser au dossier |
Feuillet pour soutenir la personne atteinte d'une ITSS pour qu'elle avise ses partenaires | Présente les étapes à suivre, précise les partenaires à joindre et propose des moyens pour préparer la personne |
Webinaire de l’INSPQ, destiné aux cliniciens | Comment traiter les partenaires qui ne consultent pas |
Documentation à remettre dans le cadre du soutien à la notification des partenaires | |
Entre caresses et baisers, une ITSS s’est faufilée… Il faut en parler | À remettre à la personne atteinte |
À remettre à la personne atteinte pour son partenaire |
Pour en savoir plus
- Traitement accéléré des partenaires pour les infections à Chlamydia trachomatis et à Neisseria gonorrhoeae (INSPQ, 2018)
Vous avez des questions ?
Consultez la Chronique déontologique droit de prescrire et la FAQ de l’Espace ITSS de l’INSPQ
- Pour des questions quant au rôle de l’infirmière, à la rédaction de l’ordonnance, à la tenue de dossier ou à toute question de nature légale ou déontologique, contactez infirmiere-conseil@oiiq.org;
- Pour des questions portant sur les interventions préventives auprès des personnes atteintes et auprès de leurs partenaires, contactez votre direction de santé publique.